"Dans un État de droit, personne ne se fait justice à soi-même, et personne ne fait justice à quelqu’un d’autre en dehors de la justice."
le SNAPcgt est signataire de ce communiqué de la Ligue des droits de l’Homme et de l’Observatoire de la liberté de création.
Un nouveau scandale et une nouvelle pétition agitent le microcosme du graphisme au sujet d’une opération de « mécénat de compétences". Macron en tremble déjà !
Voilà le principe : une institution commande une prestation graphique à une agence de com, qui l’offre « généreusement » dans le cadre du dispositif de « mécénat de compétences ». En effet, l’agence pourra déduire 60 % du montant de la note de ses impôts. De mauvais esprits pourraient d’ailleurs imaginer que la note puisse avoir été majorée des 40 % restant à charge...
Après le Musée d’Art Moderne de la Ville de Paris et le Petit Palais, c’est au tour du Musée des Arts décoratifs pour la création de sa nouvelle identité visuelle. L’objectif est toujours le même : économiser les deniers de l’institution au détriment des comptes publics. Nous ne pouvons que rapprocher cette pratique douteuse, de celle du CNAP (Centre National des Arts Plastiques) dont la Ministre louait la qualité de la production typographique il y a peu. Si cette production est effectivement de grande qualité, on peut s’étonner qu’elle se fasse en utilisant les Créative Commons. Ce système de licences libres (rhétorique bien libérale de la gratuité, de la générosité du partage) est avant tout fait pour une chose : ne pas rémunérer les auteurs.
À quand cette liberté appliquée aux salariés pour enfin libérer le travail de toute rémunération ? Derrière ces dispositifs, se cache un ministère sans ambition, auquel on rogne peu à peu les budgets et qui doit se compromettre dans l’utilisation de montages qui vont à l’encontre des valeurs que l’on est en droit d’attendre de lui. Pour que cela change, il vaudrait mieux que nos professions portent collectivement des revendications de longs termes plutôt que de se mobiliser au coup par coup. C’est pour cela que nous sommes syndiqués !